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Justin Trudeau se rend à l'Assemblée générale de l'ONU dans un contexte tendu

durée 07h50
19 septembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

WASHINGTON — Le premier ministre Justin Trudeau se rend à l'Assemblée générale des Nations Unies, mardi, alors que la planète se trouve à la croisée des chemins climatiques et que le Canada est confronté à une relation de plus en plus tendue avec l'Inde.

La veille de son départ pour New York, M. Trudeau a surpris la Chambre des communes en faisant état «d'allégations crédibles» liant des agents du gouvernement indien à la mort par balle d'un dirigeant sikh de la Colombie-Britannique.

Il s'agit d'un contexte saisissant pour la semaine à venir aux Nations Unies, un lieu où les visions ambitieuses d'un avenir prospère et pacifique doivent souvent se mesurer à de dures réalités politiques.

«L’implication de tout gouvernement étranger dans le meurtre d’un citoyen canadien en sol canadien constitue une violation inacceptable de notre souveraineté», a déclaré M. Trudeau devant les députés. 

«Un tel acte va à l’encontre des règles fondamentales qui régissent les sociétés libres, ouvertes et démocratiques.»

Le premier ministre dit avoir confronté en personne le premier ministre indien Narendra Modi face à ces allégations lors du sommet du G20 de la semaine dernière à New Delhi. Un diplomate indien a également été expulsé lundi.

M. Modi a cependant confirmé plus tôt ce mois-ci qu'il n'assisterait pas à l'assemblée en personne. Le ministre des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, sera présent.

Le premier ministre Trudeau, quant à lui, aura bien d’autres dossiers à considérer lors de son séjour de deux jours aux États-Unis, lors duquel il rencontrera des dirigeants mondiaux, des militants pour l’environnement et des sommités de la société civile.

«Un moment grave»

La crise climatique est devenue encore plus réelle en 2023, avec une saison historique d’incendies de forêt au Canada, des inondations catastrophiques en Libye et un nombre record de 23 catastrophes météorologiques distinctes d’une valeur d’un milliard de dollars aux États-Unis au cours des huit premiers mois seulement.

La guerre menée par la Russie en Ukraine se poursuit sans relâche, l'angoisse mondiale étant renforcée par la sinistre rencontre de la semaine dernière à Vladivostok entre le président Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

La trêve difficile de l'accord de l'ONU sur les céréales de la mer Noire s'est effondrée, coupant pratiquement le monde en développement de l'une des sources de nourriture les plus importantes, d'huile de cuisson et d'engrais.

L’Afrique de l’Ouest a connu pas moins de huit coups d’État militaires depuis 2020, les plus récents au Niger et au Gabon, tandis qu’Haïti reste en proie au chaos politique et à la violence des organisations criminelles, le tout au milieu d’une épidémie de choléra incontrôlée.

Et les efforts ambitieux de l’ONU pour atteindre une longue liste d’objectifs de développement durable – une priorité pour M. Trudeau – sont en grande partie au point mort, entravés par l’intransigeance politique et la lenteur des économies post-pandémiques.

«C'est un moment grave dans la vie du monde», a souligné Bob Rae, l'ambassadeur du Canada auprès de l'ONU.

«Il y avait une sorte d'école de pensée qui disait: "Chaque jour, tout s'améliore, ça n'empire pas". Pour le moment, nous ne pouvons pas dire ça.»

Le climat, un problème actuel

Un rapport publié lundi par la National Oceanic and Atmospheric Administration a répertorié le plus grand nombre de catastrophes liées au climat jamais enregistré au cours d'une seule année civile – et il reste encore trois mois.

Jusqu'à présent, 2023 se classe au neuvième rang des années les plus chaudes dans la zone continentale des États-Unis depuis 129 ans, avec de nouveaux records de température établis le mois dernier en Louisiane, au Mississippi et en Floride et une saison d'ouragans potentiellement historique qui est en cours.

«Le monde est de plus en plus conscient du fait que le changement climatique n'est pas un événement futur, mais un événement actuel», a soutenu M. Rae.

«C'est un problème actuel et il s'agit tout autant d'une question de résilience, d'adaptation et d'investissement réel dans les infrastructures et d'autres moyens de protéger la santé et la sécurité des personnes face à la crise actuelle, qui se poursuivra.»

James McCarten, La Presse Canadienne