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Les tensions s'intensifient entre les pilotes d'Air Canada et l'entreprise

durée 13h40
12 septembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

TORONTO — Les appels se multiplient pour que le gouvernement intervienne dans les négociations entre les pilotes d'Air Canada et l'entreprise, alors qu'une interruption de travail pourrait survenir dans quelques jours.

De nombreux groupes d’affaires se sont réunis à Ottawa jeudi pour réclamer des mesures – y compris un arbitrage exécutoire – afin d’éviter les perturbations économiques qu’entraînerait une fermeture de la compagnie aérienne.

L’arbitrage «peut aider les parties à parvenir à une résolution fructueuse et à éviter tous les impacts potentiels dont nous sommes ici pour parler aujourd’hui», a déclaré Candace Laing, présidente de la Chambre de commerce du Canada, lors de la conférence de presse.

«Le Canada ne peut pas se permettre une autre perturbation majeure de son réseau de transport. Une interruption de travail chez Air Canada entraînerait des répercussions sur notre économie, du tourisme en passant par les chaînes d'approvisionnement essentielles», a déclaré Goldy Hyder, président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires, dans un communiqué.

Si aucune entente n'est conclue, le syndicat ou la compagnie aérienne pourrait diffuser un préavis de grève ou de lock-out de 72 heures dès dimanche, ce qui pourrait mener à un arrêt de travail complet dès le 18 septembre.

Le gouvernement fédéral a toutefois déclaré jusqu'à présent qu'il appartenait à la compagnie aérienne et à l'Association des pilotes de ligne de conclure une entente.

«Il n'y a aucune raison pour que ces parties ne parviennent pas à conclure une convention collective», a affirmé le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, lors d'une conférence de presse mercredi soir après la retraite du caucus libéral.

Il a indiqué que le gouvernement voit une dynamique positive dans les négociations et que les Canadiens s'attendent à ce que le syndicat et la compagnie aérienne fassent les compromis nécessaires.

«Ces parties ne devraient avoir aucune ambiguïté quant au message que je leur adresse aujourd'hui. Mettez-vous au travail et trouvez un accord.»

Quand on lui a demandé pourquoi la compagnie aérienne ne se contentait pas d'attendre que le gouvernement intervienne comme elle l'avait fait lors des deux fermetures ferroviaires en août, M. MacKinnon a indiqué que ce n'était pas si simple.

«Ce que je dirais, c'est qu'il y a des différences importantes entre ces deux situations et je m'en tiendrai à cela.»

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a dit jeudi matin que le parti n'appuierait pas les efforts visant à forcer les pilotes à retourner au travail.

«Nous allons envoyer un message clair une fois de plus: nous sommes opposés à ce que Justin Trudeau et les libéraux, ou tout autre gouvernement, interfèrent avec les travailleurs», a lancé M. Singh.

«Si des projets de loi sont proposés sur la législation de retour au travail, nous allons nous y opposer.»

Le chef conservateur Pierre Poilievre a déclaré mercredi qu'Air Canada devrait négocier de bonne foi avec ses pilotes. «Nous soutenons les pilotes et leur droit de se battre pour un accord équitable et de bons salaires.»

Air Canada a déclaré plus tôt cette semaine qu'il était de plus en plus probable qu'il y ait un arrêt de travail, car les pourparlers avec le syndicat sont encore loin d'aboutir.

La compagnie aérienne a toutefois déclaré qu'un accord pourrait encore être conclu si le syndicat modère ses demandes salariales «excessives».

L'Association des pilotes de ligne a affirmé que la cupidité des entreprises retardait les négociations, alors qu'Air Canada continue d'afficher des bénéfices records tout en s'attendant à ce que les pilotes acceptent une rémunération inférieure à celle du marché.

— Avec des dossiers de Jim Bronskill à Ottawa


Entreprise dans cette dépêche: (TSX:AC)

Ian Bickis, La Presse Canadienne