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Sonia LeBel tente de rassurer les infirmières concernant le principe de mobilité

durée 07h14
3 septembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — «Nous ne pouvons pas renoncer à la mobilité du personnel en soins», soutient la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, qui souhaite tout de même rassurer les infirmières de la FIQ concernant cet enjeu qui fait couler beaucoup d'encre dans les négociations actuelles.

Mme LeBel a publié mardi une lettre ouverte dans «La Presse» pour «donner l’heure juste» aux infirmières quant à l'objectif que souhaite accomplir le gouvernement en demandant à leur syndicat d'enchâsser une plus grande mobilité dans la convention collective.

La présidente du Conseil du trésor assure que «le respect de la formation requise et les compétences des infirmières seront toujours un préalable» et qu'«aucun déplacement ne sera imposé en dehors du poste que la personne occupe».

Elle réitère toutefois qu'en «respect des balises présentées ci-haut, il faut se donner plus de possibilités quant à la mobilité du personnel en soins de santé pour améliorer l’accès aux services».

«La question est donc la suivante: est-ce que la FIQ est prête à travailler sur une plus grande mobilité des infirmières dans le réseau au bénéfice des Québécois? Si c’est le cas, c’est à la table de négociation et par le biais des experts que nous trouverons la façon d’y parvenir», écrit-elle dans sa missive.

Point de discorde

La mobilité est toujours au cœur du litige entre Québec et la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ).

Les dirigeants des établissements de santé veulent pouvoir déplacer les infirmières d'unité de soins, voire d'établissement, afin de répondre aux besoins là où ils se présentent.

Les infirmières y voient plutôt une façon de renier leur expertise, de les traiter comme des pions interchangeables.

Selon Sonia LeBel, ces craintes peuvent découler du fait que «pris de façon isolée», certains articles de la proposition de Québec «sont difficiles à suivre puisqu’ils n’exposent qu’une partie de l’histoire».

Elle garantit toutefois qu'il n'en est rien.

«Cette mobilité, qui existe déjà dans certaines conventions locales de la FIQ, permet de déployer des initiatives, comme les équipes volantes qui prêtent main-forte en région, et de réduire au maximum le temps supplémentaire obligatoire. Nous souhaitons simplement appliquer ce principe à l’échelle de tout le Québec», explique-t-elle.

Si elle dit comprendre que ces propositions peuvent susciter des craintes «légitimes», elle souligne qu'il est crucial de «travailler ensemble pour apaiser ces inquiétudes».

«Nous ne pouvons pas renoncer à la mobilité du personnel en soins, car elle est vitale afin d’améliorer l’accès aux soins de santé pour la population», conclut-elle.

«Poudre aux yeux»

Le gouvernement Legault a présenté sa plus récente proposition à la FIQ la semaine dernière. La fédération l'a cependant accueillie négativement, déplorant que Québec exige encore davantage de flexibilité de la part de ses membres.

«Il n’y a rien dans ce qui a été mis sur la table qui reconnaisse l’expertise des professionnelles en soins, ni n’empêche l’employeur de déplacer les professionnelles en soins où bon lui semble», a dénoncé la FIQ.

Qualifiant la plus récente proposition de «recul par rapport à l’entente déjà rejetée en avril dernier», elle a demandé à ses membres de refuser de faire des heures supplémentaires à compter du 19 septembre.

La convention collective de la FIQ, qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, est échue depuis le 31 mars 2023. La fédération représente plus de 90 % des infirmières dans l'ensemble du Québec.


— Avec des informations de Lia Lévesque

La Presse Canadienne