Vers la réfection du calvaire de Yamaska
Par Sébastien Lacroix
Un restaurateur du Centre de conservation du Québec, Stéphane Doyon, s’est déplacé à Yamaska, il y a quelques jours, pour procéder à une expertise de l’état du calvaire. Il doit déposer son rapport d’ici environ deux semaines. Précédemment, la Municipalité a fait appel à Martin Gauthier, un expert en restauration de l’Atelier du Patrimoine, qui est situé à St-Wenceslas. Son mandat consistait notamment à évaluer les restaurations à apporter, plus particulièrement à la statue du Christ en croix.
Parmi les travaux de restauration prévus, la Municipalité prévoit d’abord y installer un plancher de ciment. Le corpus, soit la représentation du Christ, ainsi que l’édicule, qui consiste en la structure qui abrite le tout, sont aussi visés par la réfection.
« Il y a eu plusieurs couches de peinture qui ont été données au fil des ans et ça commence à craquer, si bien qu’il y a de l’infiltration d’eau », explique Brigitte Vachon, la directrice générale de la Municipalité de Yamaska, qui a été mandatée par le conseil pour produire un rapport sur l’état du calvaire. « Avec des techniques spéciales, nous souhaitons enlever les couches de peinture et lui redonner ses couleurs originales. Des recherches devront d’ailleurs être réalisées pour trouver quelles étaient ces couleurs », ajoute Mme Vachon.
La petite histoire du calvaire
Érigé en 1838, le calvaire avait été l’œuvre du patriote et navigateur Dominique Bouchard, après avoir été emprisonné à Trois-Rivières pour avoir participé à la bataille de Saint-Denis, en novembre 1837. Au cours de sa détention avec deux autres patriotes, Jean-Olivier Arcand et Amable Paradis, il avait fait la promesse d’ériger une croix s’il était libéré sain et sauf. Son vœu ayant été exaucé, il a fait construire le calvaire quatre mois plus tard à Yamaska-Est, son village natal. Une grande plaque qui retrace l’historique du Calvaire couvert avec le Christ en croix est incluse sur le monument. Il contient aussi une plus petite plaque sur laquelle il y a une citation d’un certain Geo.-O.-Hébert : « La croix demeure stable pendant que le monde s’agite ».
« Une fois le règlement adopté, la Municipalité de Yamaska devrait faire des démarches pour obtenir des subventions afin de restaurer le Calvaire » Brigitte Vachon, directrice générale de la Municipalité de Yamaska
Situé à l’intersection des rues Du Pont et Centrale depuis 1922, le calvaire a d’abord été érigé près de la maison du patriote qui l’a entretenu jusqu’à sa mort, en 1857. Son fils Alfred et son petit-fils Arthur ont aussi assuré sa conservation. Omer Hébert et Hedwidge Charland, Roch Pélissier et Claire Hébert, Georges Sicard, Nérée Desgagné et Albert Mondou ont tour à tour assuré la relève jusqu’à ce que le calvaire soit confié à la Municipalité de Yamaska, en juin 2005.
Après avoir émis un avis de motion et tenu des consultations publiques à ce sujet, le conseil municipal est sur le point d’adopter une citation municipale pour déclarer à titre de monument historique le Calvaire de Yamaska. « Une fois le règlement adopté, la Municipalité de Yamaska devrait faire des démarches pour obtenir des subventions afin de restaurer le Calvaire », ajoute Mme Vachon.
Celle-ci semble persuadée d’obtenir du financement du fait que le monument fait partie d’un des cinq calvaires de la Montérégie à faire partie du trésor du patrimoine selon la publication Les Croix de chemin du Québec.
1 commentaires
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L'a entretenu pendent des années avec le couple Mondou...merci à la municipalité pour leur geste.