Table de concertation des organismes musulmans
Interdiction de salles de prière dans les écoles: des leaders musulmans indignés
Par La Presse Canadienne
Des leaders de la communauté musulmane d'un peu partout au Québec s'insurgent contre la volonté du ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, d'interdire aux écoles publiques d'aménager des salles de prière à même leurs locaux.
Dans un communiqué de presse conjoint transmis jeudi soir, des représentants de plusieurs mosquées membres de la Table de concertation des organismes musulmans ont tenu à exprimer leur «indignation» face à la décision du ministre.
«Nous sommes aussi indignés que cette décision soit faite en plein mois de ramadan, mois de bénédictions, de jeûne, de rencontres avec tous les concitoyens et de prières pour les citoyens musulmans du Québec», écrivent-ils.
Les auteurs représentent notamment le Centre culturel islamique de Québec, l’Association islamique de Rimouski, l’Association culturelle islamique de l’Estrie, l’Association des musulmanes et des musulmans du Grand Lévis, Mac-Québec, l’Association socioculturelle islamique Louperivoise et BelAgir-Québec.
Leur déclaration intervient au lendemain de la sortie de M. Drainville, qui a annoncé qu'il enverra une directive à tous les centres de services scolaires pour interdire les salles de prière dans les locaux des écoles publiques du Québec.
Le père de la Charte des valeurs du Parti québécois (PQ), devenu caquiste, a indiqué qu'on lui avait soumis au moins deux cas d'écoles à Laval où des élèves pouvaient se regrouper dans un local pour prier, contrevenant ainsi, selon lui, à l'esprit de la loi sur la laïcité.
Le député péquiste de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, a aussi signalé qu'une troisième école, à Vaudreuil, s'ajoutait à la liste.
Les leaders musulmans se sont dits «choqués et surpris par les allégations» concernant des jeunes qui prient dans les écoles. Des élèves qu'ils décrivent comme «des personnes propres dans leur mental et dévouées dans leurs études et surtout loin de la délinquance que nous connaissons».
«Nous sommes aussi indignés que le ministre s’attaque aux jeunes qui sont notre avenir à nous tous», poursuivent-ils dans le communiqué.
«Nous disons au ministre que vous ne nous offrez pas la voie du dialogue, mais vous nous poussez à prendre la voie du droit que nous reconnaissent les 2 chartes canadienne et québécoise des droits et libertés, pour lutter contre cette décision», ajoutent les auteurs.
Selon eux, il aurait été sage, de la part de M. Drainville, de rencontrer les leaders musulmans du Québec afin de trouver les solutions appropriées «sans perturber ni les jeunes ni les institutions du secteur de l’éducation».
Ils concluent en soulignant être «disposés à travailler avec les autorités afin que les solutions soient trouvées sans faire de vague ni d’animosité».
Mercredi, à l'initiative du PQ, les élus de l'Assemblée nationale ont adopté à l'unanimité une motion précisant que «la mise en place de lieux de prière, peu importe la confession, dans les locaux d'une école publique va à l'encontre du principe de laïcité».
La Presse Canadienne
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