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Trois mandats

Les dix ans de Justin Trudeau comme premier ministre du Canada

durée 16h00
6 janvier 2025
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Par La Presse Canadienne

Justin Trudeau a été à la tête du Canada pendant près de 10 ans. Ses trois mandats comme premier ministre du pays ont notamment été marqués par l'instauration de plusieurs programmes sociaux, l'accumulation de déficits et la gestion de la crise sanitaire.

Le fils de l'ex-premier ministre Pierre Elliott Trudeau a fait son entrée à la Chambre des communes en octobre 2008 en étant élu député de Papineau, à Montréal. Réélu une deuxième fois en 2011, il s'est lancé dans la course à la chefferie du Parti libéral du Canada (PLC) qu'il a remportée haut la main en 2013.

Deux ans plus tard, M. Trudeau a réussi à ramener sa formation politique au pouvoir, en battant les conservateurs de Stephen Harper, qui tentaient de décrocher un quatrième mandat.

Le chef libéral est alors devenu le 23e premier ministre du Canada, recueillant une majorité de sièges au parlement avec 39,5 % des votes. Il n'a pu répéter cet exploit aux deux élections générales suivantes, formant plutôt des gouvernements minoritaires avec plus ou moins le tiers des voix.

Au cours de son premier mandat, l'une de ses promesses phares de sa campagne électorale de 2015 est adoptée. Son gouvernement légalise le cannabis, ce qui fait du Canada le premier pays du G7 à aller de l'avant avec une telle politique à l'échelle nationale.

M. Trudeau met également en œuvre une autre de ses importantes promesses: une allocation pour enfants qui consiste à verser mensuellement un montant d'argent aux parents pour aider à subvenir aux besoins de leurs progénitures de moins de 18 ans.

Son gouvernement renonce toutefois à son engagement de ne pas engendrer des déficits annuels de 10 milliards $, ce cap ayant été dépassé chaque année. Les libéraux ont soutenu que des investissements encore plus importants étaient nécessaires pour améliorer la croissance économique à long terme du Canada.

Sur le plan international, M. Trudeau a dû apprendre à travailler avec le président américain Donald Trump. Les relations ont été tumultueuses entre les deux hommes. Elles ont été marquées par la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et l'imposition de tarifs douaniers.

Durant la dernière année de son premier mandat, M. Trudeau a été secoué par une tempête politique avec l'«affaire SNC-Lavalin» et la démission de sa ministre des Anciens Combattants, Jody Wilson-Raybould. La députée de Vancouver-Granville a affirmé que, lorsqu'elle était ministre de la Justice, elle a subi des pressions de la part du bureau du premier ministre afin de conclure un accord de réparation avec le géant québécois de l'ingénierie dans un dossier de corruption en Libye.

Sous le signe de la crise sanitaire

Son deuxième mandat, cette fois-ci en situation minoritaire, s'est principalement passé sous le signe de la pandémie de COVID-19. Le gouvernement a dû se placer en mode gestion de crise. Diverses mesures en matière de santé publique ont été mises en place pour protéger la population, ainsi que d'autres sur le plan économique pour aider les entreprises et les travailleurs.

C'est en pleine crise sanitaire que M. Trudeau a décidé de déclencher de façon anticipée des élections à l'été 2021, suscitant de fortes critiques du côté des oppositions.

Durant sa campagne électorale, il est suivi par de nombreux manifestants qui lui expriment principalement leur mécontentement face aux mesures sanitaires. À un certain moment, M. Trudeau a été atteint par des petites roches lancées à partir d'une foule en colère à London, en Ontario, en marge d'une activité de campagne.

Cette grogne à l'égard des restrictions sanitaires a continué de se faire entendre au cours du troisième et dernier mandat de M. Trudeau. Il a été confronté aux manifestations du «Convoi de la liberté» qui ont bloqué le centre-ville d'Ottawa pendant plus de trois semaines, ainsi que des postes frontaliers.

Il a invoqué la Loi sur les mesures d'urgence pour mettre un terme à ces manifestations, ce qui a constitué la première utilisation de cette loi depuis qu’elle a remplacé la Loi sur les mesures de guerre en 1988.

Une période mouvementée

Ses dernières années à la tête du pays ont d'ailleurs été particulièrement houleuses.

Il a été confronté à des allégations d'ingérence étrangère dans les élections fédérales, une hausse importante du coût de la vie et une crise du logement. C'est sans compter les tensions géopolitiques sur le globe avec les guerres en Ukraine et entre Israël et le Hamas au Moyen-Orient. Ou encore les menaces des tarifs douaniers de Donald Trump à la suite de son élection en novembre dernier.

M. Trudeau a su assurer la survie de son gouvernement en obtenant l'appui du Nouveau Parti démocratique (NPD). En échange, le gouvernement s'est engagé à mettre en œuvre certaines idées chères aux néo-démocrates, comme un régime de soins dentaires et une assurance médicaments.

Cet accord de soutien et de confiance leur assurait de rester au pouvoir jusqu'en juin 2025. Il a toutefois pris fin en septembre après que le chef du NPD, Jagmeet Singh, eut décidé de déchirer l'entente.

Le programme canadien de soins dentaires a été mis sur pied et une loi pour une première phase d’un régime national et universel d’assurance médicaments a été adoptée. C'est également au cours de ce dernier mandat que le système national de garderies à 10 $ par jour, s'inspirant du modèle québécois, a pris son envol.

Au cours des derniers mois, le leadership de M. Trudeau a été contesté, plusieurs dans les rangs libéraux l'appelant à quitter les commandes du parti. Il a résisté à ces appels, mais la démission surprise de sa ministre des Finances, Chrystia Freeland, en décembre dernier, a relancé le débat entourant son avenir politique.

Avant la décision de Mme Freeland, plusieurs autres ministres avaient annoncé leur intention de ne pas se représenter aux prochaines élections générales, alors que le PLC se trouvait en eaux troubles dans les sondages.

Sur le plan plus personnel, M. Trudeau et son ex-conjointe Sophie Grégoire ont annoncé leur séparation en 2023 après 18 ans de mariage. Ils ont eu ensemble trois enfants, deux garçons et une fille.

Avant la politique

Avant son entrée en politique, M. Trudeau, âgé aujourd'hui de 53 ans, a enseigné plusieurs matières, telles que le français, les mathématiques et l'art dramatique, à Vancouver. Il est titulaire d'un baccalauréat en littérature anglaise de l'Université McGill et d'un baccalauréat en enseignement de l'Université de la Colombie-Britannique.

Justin Trudeau a perdu son frère cadet, Michel, dans une avalanche alors qu'il faisait du ski en Colombie-Britannique en 1998. Il avait 23 ans.

Deux ans plus tard, son père est mort d'un cancer de la prostate à l'âge de 80 ans. Le discours qu'il livre aux funérailles du 15e premier ministre du Canada, à Montréal, marque alors les esprits.

Justin Trudeau a été directeur de la Fondation canadienne des avalanches après le décès de son frère. Il s'est aussi impliqué auprès de Katimavik de 2002 à 2006. Après avoir été suspendu en 2012, le programme de bénévolat destiné aux jeunes Canadiens a été ressuscité en 2018 par M. Trudeau, qui en avait fait une promesse électorale.

Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne

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