Sorel-Tracy : l’alimentation en eau de la ville en danger

Par Sébastien Lacroix
L’état du mur de soutient situé derrière la Centrale de traitement d’eau de Sorel-Tracy, sur le chemin des Patriotes, fait craindre le pire, au point où des travaux d’urgence sont nécessaires pour assurer l’approvisionnement en eau des Sorelois.
La situation est telle qu’on craint que le mur ne puisse pas passer l’hiver. S’il s’écrasait, il entraînerait avec lui une conduite d’égout pluvial de 1,2 mètre, une conduite d’égout sanitaire de 90 centimètres, mais surtout la conduite « d’amenée » d’eau brute principale de la centrale.
La destruction de cette conduite d’amenée d’eau entraînerait l’arrêt de la fourniture en eau potable à plus de 50 000 personnes… Une conduite temporaire pourrait être construite, mais les citoyens seraient tout de même privés d’eau pendant plusieurs jours, voire quelques semaines.
C’est pourquoi la Ville de Sorel-Tracy a autorisé des travaux de l’ordre de 2,8 millions $ pour remplacer une section du mur d’une longueur de 80 mètres. Ceux-ci seront subventionnés en grande partie par le programme Transfert Essence Canada-Québec (TECQ) 2010-2013.
Les travaux d’urgence doivent être réalisés d’ici le début du mois d’octobre. L’entreprise qui a reçu le contrat, Grandmont & fils, doit d’ailleurs dépêcher sa machinerie sur place pour amorcer les travaux d’ici le 15 septembre.
« C’était devenu trop grave. Nous n’avions pas le choix de le faire dès maintenant. Si on ne le faisait pas cette année, nous aurions pu avoir des conséquences graves », a commenté le maire de Sorel-Tracy, Réjean Dauplaise.
Des signes inquiétants
Une simple visite des lieux nous permet de constater que la clôture du mur de palplanche, qui est situé en bordure la rivière Richelieu, ondule, alors qu’elle devrait être en ligne droite.
La déformation du mur fait en sorte que le sol s’affaisse si bien qu’il risque de s’écraser et d’amener avec lui l’alimentation en eau de la ville de Sorel.
Le mouvement de sol est bien visible, puisqu’un espace considérable s’est créé entre le trottoir et l’asphalte. On peut également voir que le ciment est craqué à la base du bâtiment de la Centrale de traitement des eaux.
La situation est si précaire qu’aucun camion n’est autorisé entre la centrale et le mur de palplanche pour éviter les secousses.
Une situation qui se détériore
Le mouvement de sol à l’arrière de la Centrale de traitement d’eau ne date pas d’hier. En fait, le déplacement du mur est connu depuis une bonne vingtaine d’années.
Au début des années 2000, la Ville de Sorel-Tracy prévoyait réaliser les travaux dans son plan triennal d’immobilisation. Ils ont été maintes fois reportés, si bien qu’ils n’ont jamais été réalisés.
En 2010, le nouveau directeur de la centrale, Jocelyn Barthe, faisait part de ses inquiétudes à la Ville, puisque la situation se détériorait. Quelques ingénieurs sont venus visiter les lieux depuis, pour finalement en venir à cette décision cette année.
Entre-temps, différents scénarios ont été étudiés pour construire un mur de soutènement en avant ou en arrière de celui existant, ce qui aurait permis de réduire les coûts. Le ministère de l’Environnement a toutefois refusé ces scénarios, puisque le fait de rétrécir ou d’élargir la rivière Richelieu aurait pu avoir des effets sur le courant et le milieu aquatique.
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