Lutte contre le dopage dans le cyclisme : inculquer l'éthique sportive dès le jeune âge
Après les aveux de la cycliste Geneviève Jeanson, c'est au tour du coureur cycliste américain Lance Armstrong, grand numéro un du Tour de France à sept reprises, de faire les manchettes pour dopage. Des révélations qui ébranlent actuellement le monde du cyclisme.
Président du club cycliste Les Dynamiks de Contrecoeur et impliqué dans le cyclisme depuis plus de 38 ans, Alain Levasseur est d'avis qu'on ne peut pas jouer à l'autruche avec la question du dopage. « Nous sommes conscients que c'est un problème et nos jeunes aussi. C'est un fléau, même si le cyclisme est un sport testé », avance-t-il.
Ce dernier indique que les coureurs de haut niveau peuvent être soumis à des tests antidopages inopinés (surprises), et que les sportifs ont également un «passeport biologique de l'athlète », un document qui assure notamment un suivi des contrôles antidopage subis.
M. Levasseur déplore que « l'argent et le pouvoir amènent la tricherie dans le sport » et qu'en ce sens, aucun sport n'est à l'abri du dopage. À son avis, la faute n'incombe pas uniquement à Lance Armstrong, mais à tout son entourage également. Il fait valoir le fait que des tests très pointus permettent d'évaluer précisément la puissance des coureurs. « On sait si le coureur atteint un seuil surhumain. »
Or, M. Lavasseur se dit encore plus inquiet par les rumeurs d'un nouveau type de dopage : les modifications génétiques. Ainsi, on pourrait, par exemple, atténuer les sensations de douleur.
Un héros déchu
Alain Levasseur, dont le plus grand combat de sa vie a été celui contre le cancer, ne cachait pas sa déception de voir un homme comme Lance Asmtrong au centre d'un scandale, puisqu'il était une source d'inspiration.
« C'est dommage, parce qu'il n'y a pas juste du mauvais en lui. Il a créé la fondation Livestrong, qui ramasse des fonds pour la recherche et le soutien aux malades du cancer, en plus d'avoir publié un livre (Chaque seconde compte). J'avais aussi assisté à l'une de ses conférences au Palais des congrès de Montréal et il nous avait livré un témoignage rempli d'espoir. »
Pour l'instant, M. Levasseur n'est pas inquiet pour l'avenir des Dynamiks, d'autant plus que plusieurs des coureurs sont encore très jeunes et que les compétitions ne franchissent pas le niveau provincial.
« Au club, nous ne perdons pas la passion malgré tout. On ne fermera pas le club demain non plus et je ne pense pas que nos jeunes vont abandonner le cyclisme pour autant. Le message qu'on envoie à nos jeunes est le même que celui mis de l'avant par la Fédération québécoise des sports cyclistes : Rouler gagnant au naturel. »
Il estime qu'il faut inculquer l'éthique sportive aux athlètes dès le bas âge et, surtout, travailler leur estime de soi pour qu'une défaite ne soit pas un échec. Les parents ont également une grande part à jouer dans l'éducation de l'éthique sportive et doivent encourager la saine participation.
Enfin, les règlements des Dynamiks sont sans équivoque en ce qui a trait à la consommation de drogues : « Le club est très strict à cet effet et la consommation de drogues amène une suspension automatique », conclut Alain Levasseur.
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