Pêche sur glace : faux départ
Par Sébastien Lacroix
La fin janvier approche et la saison de la pêche sur la glace n'est toujours pas commencée pour les pourvoyeurs de la Rive-Sud.
À Notre-Dame-de-Pierreville, le redoux et les pluies qu'on a connus au cours des derniers jours ont rendu le lac Saint-Pierre impraticable. «Les rivières sont gonflées et elles se jettent dans le lac. Tellement qu'il a débordé et que l'eau est rendue dans le bois, raconte Mario Paulhus, de la Pourvoirie Paulhus. Ça ressemble au printemps.»
Celui-ci prévoyait accueillir sa clientèle pour les 18 et 19 janvier, mais il a été contraint de repousser l'ouverture au 25 et 26 janvier. «Il annonce un -15, alors on devrait être en mesure d'embarquer sur le lac mercredi pour ouvrir les chemins, indique Mario Paulhus. On espère pouvoir rester ouvert jusqu'à la semaine de relâche, la première de mars.»
Un peu comme l'an dernier, la météo n'a pas aidé, si bien que la Pourvoirie Paulhus songe à une autre façon de faire pour l'an prochain. Plutôt que d'attendre que la glace soit assez épaisse pour permettre un trafic de véhicules, les clients seraient transportés jusqu'à leur cabane dans un traineau couvert d'une douzaine de places tiré par une motoneige.
«Il y a déjà une cinquantaine des cabanes privées qui sont sur le lac. Si je pouvais en embarquer une vingtaine, ça me permettrait d'amener des familles à partir de la mi-décembre, explique le pourvoyeur. C'est quand on peut profiter de l'hiver plus longtemps que ça devient intéressant.»
Du découragement à l'optimisme
Après avoir connu une saison catastrophique, l'hiver dernier, Mario Paulhus nous avait confié qu'il n'avait pas l'intention de retourner sur le lac Saint-Pierre, cette année. Il devait se contenter d'ouvrir les portes de sa résidence pour vendre des appâts, mais ne pas ouvrir de chemins.
Il a finalement changé son fusil d'épaule depuis avril dernier. «On était découragé, mais on aime tellement ça qu'on a décidé de se donner une autre chance», raconte celui qui se fait déjà des plans pour l'an prochain.
L'ouverture démontrée par le ministre Yves-François Blanchet pour une réduction du moratoire lui insuffle même une dose d'optimisme. «C'est encourageant, mais il faut que tout le monde travaille ensemble, dit-il. Nous, on aimerait que ce soit le nombre de jours qui soit réduit plutôt que le nombre de prises. Si on pouvait en permettre dix du jeudi au dimanche, par exemple. Même à cinq perchaudes ce n'est pas intéressant pour les familles, parce que ça ne te fait même pas un repas.»
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